Plusieurs associations et syndicats ont apporté samedi leur soutien aux sans-papiers qui occupent depuis mardi plusieurs entreprises d’Ile-de-France pour obtenir leur régularisation. Au total, environ 540 personnes sont en grève illimitée sur une douzaine de sites, selon le collectif « Droits Devant ! », alors que neuf employés du restaurant « La Jatte » à Neuilly-sur-Seine (Hauts de Seine) ont rejoint le mouvement dans la journée.
« Quasiment tous les corps de métiers sont représentés sur Paris, les trois départements de la petite couronne et l’Essonne. Il y a la restauration, la sécurité, le jardinage, le BTP... », expliquait-on samedi soir à « Droits Devant ! ».
Samedi midi, neuf travailleurs sans-papiers employés depuis plusieurs années (entre trois et 12 ans) au restaurant huppé « La Jatte » à Neuilly-sur-Seine ont à leur tour rejoint le mouvement, selon « Droits Devant ! ».
« Il est clair qu’on vient démontrer que les travailleurs et travailleuses sans-papiers sont absolument partout dans ce pays », a déclaré sur place Jean-Claude Amara, porte-parole du collectif. « Ce lieu est évidemment très fortement symbolique puisque nous savons aussi que ce lieu est fréquenté par beaucoup d’élus de la région, qu’il a été fréquenté par notre actuel président de la République Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l’Intérieur, que beaucoup de persona grata fréquentent ce lieu », a-t-il expliqué sur France-Info.
Samedi, la FSU a adressé une lettre ouverte au ministre du Travail Xavier Bertrand signée par 71 contrôleurs et inspecteurs du travail « lui demandant d’ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers », a indiqué le syndicat dans un communiqué. Selon la FSU, « il appartient à Xavier Bertrand et Brice Hortefeux (ministre de l’Immigration, NDLR) de faire cesser ce scandale, cette hypocrisie, ce déni de droit envers des travailleurs qui sont présents dans des pans entiers de l’économie française ».
Le collectif « Uni(e)s contre une immigration jetable » (UCIJ) a apporté dans un communiqué « son soutien déterminé aux travailleurs en grève et aux syndicats qui les appuient », et a invité à se rendre dimanche sur les sites occupés pour des pique-nique de « solidarité » avec « ces salariés en lutte ».
Dans « L’Humanité » de samedi, une trentaine de personnalités issues d’horizons divers -Olivier Besancenot (LCR), Bernard Thibault (CGT), Julien Dray (PS), Pierre Santini (comédien), Daniel Mermet (producteur radio)- ont par ailleurs apporté leur soutien au mouvement. AP
AP | 19.04.2008 | 22:11.
XAVIER BERTRAND ET BRICE HORTEFEUX DOIVENT REGULARISER LES TRAVAILLEURS SANS PAPIERS
FSU
Une quinzaine d’entreprises de la région parisienne sont depuis le mardi 15 avril occupées par leurs travailleurs sans papiers.
C’est un fait sans précédent !
Ces salariés employés avec de faux papiers depuis de nombreuses années, et pour nombre d’entre-eux en toute connaissance de cause par leur employeur, ont tous des bulletins de salaire, paient des cotisations sociales et des impôts. Ils contribuent à la richesse de notre pays et le gouvernement fait mine de ne pas les voir, de ne pas le savoir.
La FSU salue et soutient ces mouvements qui posent de manière centrale la totale hypocrisie d’une réglementation de l’immigration qui a pour conséquence de maintenir encore plus sous la dépendance de leur patron les travailleurs sans-papiers sans régler aucun problème de recrutement dans les secteurs en tension où ces salariés travaillent.
En effet, aujourd’hui encore, des centaines de salariés employés avec de faux papiers font l’objet de licenciement ou sont purement et simplement jetés hors de leur entreprise sans aucun droit.
Des dizaines de milliers d’autres continuent à travailler avec des faux papiers, ou sans papiers du tout, la peur au ventre, à la merci de leur employeur.
Le gouvernement a reconnu explicitement qu’il existait 150 métiers en tension en France (circulaire du 20 décembre 2007) mais ne les a ouverts qu’aux ressortissants des dix nouveaux Etats membres de l’Union Européenne, au nom d’une politique démagogique ouvertement discriminatoire, injuste socialement, arbitraire juridiquement, et irréaliste économiquement
Le syndicat FSU au Ministère du travail, le SNU-TEF/FSU, a adressé une lettre ouverte à Xavier BERTRAND signée par 71 contrôleurs et inspecteurs du travail lui demandant d’ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers. Depuis, ce courrier a été transformé en pétition de l’intersyndicale du Ministère du Travail signée par des centaines d’agents.
Il appartient à Xavier BERTRAND et à Brice HORTEFEUX de faire cesser ce scandale, cette hypocrisie, ce déni de droits envers des travailleurs qui sont présents dans des pans entier de l’économie française, en ouvrant immédiatement des négociations avec les partenaires sociaux et les associations de défense des travailleurs immigrés pour permettre leur régularisation, comme l’ont fait la Grèce, l’Espagne, l’Italie, sans que cela ne nuise à leur économie, bien au contraire !
COMMUNIQUE DE PRESSE FSU
Les lilas le 19 avril 2008
Sans-papiers : la mobilisation et la solidarité grandissent !
Au 4e jour de grève des travailleurs sans-papiers soutenus par la CGT et l’association « Droits devant ! », la mobilisation prend de l’ampleur. A la Grande Armée, un huitième salarié régularisé.
Selon un communiqué de la CGT Ile-de-France (URIF CGT), ils sont désormais 327 travailleurs « sans papiers » en grève et à occuper leur entreprise.
Le 15 avril, à l’appel de la CGT et Droits devant !, 300 travailleurs sans-papiers de la région parisienne ont engagé un mouvement de grève pour exiger leur régularisation. Ce mouvement fait suite à ceux des salariés du restaurant de la « Grande Armée », des salariés de Buffalo Grill, de Modelux et de Fabio Lucci, ces derniers en grève depuis le 27 mars.
Selon le communiqué , « après une période d’installation, le mouvement tend maintenant à s’élargir ». Dans la chaîne de restauration « Chez Papa », le nombre de grèviste est passé de 20 à 36, à Véolia-Wissous de 12 à 19, à US Passion traiteur, à Colombes, de 11 à désormais 15 grèvistes. Le syndicat nous informe également que de nouvelles entreprises sont touchées notamment dans le bâtiment et dans le nettoyage et que bientôt d’autres vont l’être, comme dans la restauration.
Depuis le début de ce mouvement, un formidable élan de solidarité s’est engagé. Le 16 avril, rassemblés devant le Ministère du travail à Paris (voir notre vidéo), de nombreux soutiens d’élus, d’associatifs et citoyens étaient présents. « Sur pratiquement tous les lieux d’occupation des délégations d’Associations de soutien aux »sans-papiers« , d’élus locaux, régionaux, de responsables politiques et d’associations caritatives, comme Emmaüs, viennent apporter leur soutien moral et politique aux travailleurs »sans papiers« en grève », indique la CGT. Et d’ajouter, « sur certains lieux d’occupation, des caisses de grève sont mises en place et commencent à se remplir ».
En outre, des salariés de grandes entreprises viennent à la rencontre des grèvistes, comme à la RATP, à la SNECMA, à Thalès ou encore à PSA, pour leur apporter du soutien dans ces entreprises où le droit de grève n’est pas toujours respecté par les patrons.
Nouvelle note d’espoir : KONTE Mamadou, salarié du restaurant de la « Grande Armée » sur les Champs Élysées, vient d’être régularisé par la Préfecture de Paris, ce qui porte à huit salariés régularisés sur neuf en grève.
Benoît Pradier
(ACTU HUMANITE.FR 18-04-2008)
Grève simultanée de plusieurs centaines de salariés sans papiers en Ile-de-France
Mardi 15 avril, à 8 heures, une centaine de travailleurs sans papiers ont investi le siège de l’organisme de formation des entreprises de nettoyage Faf Propreté, à Villejuif (Val-de-Marne). Au même moment, une vingtaine d’ouvriers en situation irrégulière occupaient un chantier dans le 13e arrondissement de Paris. Dans l’Essonne, à Wissous, une quinzaine de salariés sans titre de séjour manifestaient sur leur lieu de travail, une filiale de Veolia propreté.
A 9 heures, une quarantaine de salariés de Millenium, société de nettoyage industriel, occupaient eux aussi leur entreprise, située à Igny, toujours dans l’Essonne. A Paris, un peu plus tard, vingt cuisiniers de la chaîne de restaurant Chez Papa, dans le 10e arrondissement, et huit autres de Pizza Marzano, dans le 9e, devaient occuper leurs établissements. Près de 300 travailleurs sans titre de séjour se sont mis en grève illimitée, le même jour, dans cinq départements de l’Ile-de-France, occupant le siège de plus d’une dizaine d’entreprises. Un mouvement qui a été organisé et coordonné par la CGT.
Africains pour la plupart, les salariés ont tous un contrat, mais ils ont été embauchés en présentant de faux papiers. D’autres viennent d’être licenciés quand leurs patrons ont « découvert » qu’ils n’étaient pas en règle. Tous cotisent, possèdent une carte Vitale, une feuille d’imposition, mais pas de titre de séjour. « C’est pour cela qu’on fait grève », scande Ousmane Kane, 30 ans, un des cinq grévistes du magasin Casa Nova en Seine-Saint-Denis.
L’opération est préparée depuis des mois par Raymond Chauveau, secrétaire général depuis deux ans de la CGT à Massy (Essonne). Il a l’expérience des grèves de sans-papiers pour avoir mené avec succès celles de la blanchisserie Modeluxe, en octobre 2006, 22 régularisations, et du restaurant Buffalo Grill, en juillet 2007, avec 22 autres régularisations. Enfin, en février, sept cuisiniers du restaurant parisien La Grande Armée ont obtenu aussi des papiers après une grève avec occupation. A chaque fois, les travailleurs en situation irrégulière en ont profité pour dénoncer des conditions de travail intolérables.
« ÇA CRAQUE DE PARTOUT »
« Notre seule arme, c’est la parole, explique Kouma Bakar, 37 ans. Nous sommes de véritables esclaves. Nous ne voulons pas voler pour manger, mais vivre à la sueur de notre front. » Les grévistes veulent retrouver leur « dignité » avec un slogan : « On bosse ici, on vit ici, on reste ici. » Pour Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, « notre action a pour but de montrer qu’une bonne partie de l’économie de la région repose sur des employés surexploités ».
La plupart de ces sans-papiers ont découvert à « la télé » qu’une grève peut conduire à une régularisation. « Pourquoi pas nous ? », explique Issaga Traoré, 39 ans, cuisinier au restaurant Chez Papa. Ils ont donc décidé de rejoindre la CGT. A Massy, plus de 600 sans-papiers ont maintenant leur carte. Ils étaient 400en février.
Près de 150 bénévoles et militants ont été mobilisés pour encadrer les « camarades ». « C’est le bon moment, se félicite M.Chauveau. Ça craque de partout. Les patrons demandent même qu’on régularise les travailleurs. » Et les Africains osent désormais se montrer. « Je ne veux plus vivre en cachette », martèle Mamoudou Sissoko. « Ils en ont marre de leur situation », assure M. Chauveau.
Le but de cette opération, c’est la régularisation de « tous les travailleurs sans papiers ». La CGT veut traiter directement avec Brice Hortefeux, ministre de l’immigration, et Xavier Bertrand, ministre du travail. La consigne est claire : pas de négociations avec les préfectures.
L’action se prépare depuis le début de l’année. Rien n’a filtré. Pas un mot sur l’opération n’a été prononcé via un téléphone portable, au cas où la police écouterait les conversations. Il fallait éviter à tout prix les fuites. Quelques travailleurs sans-papiers seulement ont été dans la confidence et ont pu assister aux réunions préparatoires.
Lundi 14 avril, à la veille de la grève, un SMS collectif leur a été envoyé avec un lieu de rendez-vous et une heure précise. « C’est une organisation à la française, l’heure c’est l’heure », insiste M. Chauveau. Il faut se munir de sa brosse à dents, de son téléphone cellulaire avec des recharges, de sa carte CGT… Et ne pas oublier les preuves, celles qui attestent que le patron savait qu’il employait un sans-papiers. « Moi j’ai des fiches de paie avec deux numéros de sécurité sociale », lance l’un d’eux. M. Chauveau sourit : « Très bien, amène. »
Mustapha Kessous
(Info Le Monde .fr)
Tract de la CGT
PLUS DE 200 TRAVAILLEURS SANS PAPIERS SE METTENT EN GREVE POUR LEUR REGULARISATION ET EXIGENT CELLE DE TOUTES ET TOUS LES SANS PAPIERS
Le 13 février 2008, les cuisiniers « sans-papiers » du restaurant « La Grande Armée » se mettaient en grève pour exiger leur régularisation. Six jours après, en référence à la circulaire gouvernementale du 7 janvier 2008, sept, d’entre eux étaient régularisés.
Deux mois plus tard, le 15 avril 2008, plus de 200 travailleurs sans-papiers entament une nouvelle grève sur leurs lieux de travail, en ayant en tête la régularisation des dizaines de milliers d’autres « sans-papiers » vivant et travaillant en France.
Depuis des décennies, les travailleurs « sans-papiers » occupent les emplois dans les 150 métiers dits « en tension » (restauration, BTP, nettoyage, jardinage, aide à la personne…), là, où, en comptant avec eux, le gouvernement reconnaît qu’il y a officiellement un manque de main-d’œuvre.
Dans le même temps, ce même gouvernement veut les empêcher de travailler en leur interdisant les emplois inclus dans la liste des 150 métiers….
La grande majorité d’entre eux a des feuilles de paye, déclare ses impôts et verse aux caisses d’assurance maladie, retraite, ASSEDIC…, des cotisations, sans pouvoir prétendre en retour en avoir le bénéfice.
Travaillant ici aux conditions des pays où la main d’œuvre est sous-payée, ce sont les délocalisés des branches non-délocalisables. Pour que les groupes dégagent de plus en plus de profits, ils sous-traitent en cascade. Du coup, pour que les troisièmes, voire septièmes sous-traitants récupèrent un bout de profit (qu’aura bien voulu lâcher le premier sous-traitant), on trouve en bout de chaîne des travailleurs sans droits et des travailleurs sans papiers.
Il faut arrêter l’hypocrisie et mettre un terme à cet esclavage moderne qu’imposent les patrons à ces travailleurs.
Le gouvernement et le patronat doivent prendre leurs responsabilités.
Les travailleurs « sans papiers » doivent être régularisés !
Travailler dur pour nourrir sa famille, y compris quand elle est restée au pays, n’est pas un délit. Expulser le travailleur « sans papier » et priver ainsi sa famille des quelques dizaines d’€uros qu’il lui adresse chaque mois en est un, au moment où les révoltes de la faim gagnent les pays du sud,.
Les « sans papiers » ne peuvent continuer à être, au quotidien, les victimes des rafles et des discriminations, à être entassés par milliers dans les indignes centres de rétention, et subir la violence et l’humiliation des expulsions.
Les travailleurs « sans papiers » de ces restaurants, de ces entreprises de nettoyage, du bâtiment… ont décidé à leur tour de dire stop ! D’exiger leur régularisation.
Dans cette lutte, pour l’égalité des droits, ils ont besoin de la solidarité et du soutien des citoyens et des salariés de ce pays.
N’hésitez pas à venir les rencontrer sur leurs lieux de grève :
A Paris :
Ø La chaîne de restaurant « Chez Papa » : grève et occupation - 206 rue Lafayette – 75010 Paris – métro Louis Blanc
Ø « Pizza Marzano » SARL Mountain Pizza Company : grève et occupation - 30 boulevard des Italiens – 75009 Paris – métro Opéra
Ø « Fabio Lucci » : piquet de grève depuis le 27 mars – avenue Jean Jaurès – 75019 Paris – métro Porte de Pantin
Ø Entreprises de construction – désamiantage – démolition – TDBM (Blanc Mesnil) – ARCADEM (Les Pavillons sous Bois) – DEMERET (Rueil Malmaison) – COGEDIM : grève et occupation – 6/8 rue Xantrailles – 75013 Paris – métro Olympiades
Dans le 91 :
Ø VEOLIA : grève et occupation – 31 rue Ampère – Z.I. de Villemain – 91320 Wissous
Ø LPP : grève et occupation – 1 chemin de la Maison Blanche – 91790 Boissy-sous-Saint Yon
Ø MILLENIUM : grève et occupation – 14 rue Ampère – 91430 Igny
Ø BBF (jardinage) : grève et occupation – Zone Industrielle (près de intermarché) – 91540 Ormoy
Dans le 92 :
Ø US PASSION TRAITEUR : grève et occupation – 145/153 boulevard de Valmy – 92700 Colombes
Dans le 93 :
Ø Magasin CASA NOVA : grève et occupation – 58 avenue Victor Hugo – 93320 Les Pavillons-sous-Bois
Dans le 94 :
Ø Entreprises de nettoyage : ISS (Roissy) – SENI (Kremlin Bicêtre) – SAMSIC (Roissy) – DUCA (Grigny) … et bien d’autres
Grève et occupation : Maison du nettoyage – Fédération des Employeurs – 3 rue Jean Jaurès – Bâtiment A – 94800 Villejuif
Ø PARIS STORE : Centrale d’achat distribution – 15/21 rue du Puits Dixme – 94657 THIAIS
Nous exigeons la régularisation de tous les « sans papiers ».
Contacts CGT : CHAUVEAU Raymond – 06.60.64.15.76 ; AUBRY Caroline – 06.61.33.34.66 ; NIEL Didier – 06.71.57.44.97
TRAVAILLEURS FRANÇAIS, IMMIGRES, AVEC OU SANS PAPIERS – SOLIDARITE
Solidarité avec les travailleurs sans-papiers en lutte
UNION SYNDICALE SOLIDAIRES
COMMUNIQUE
Paris, le 17 avril 2008
L’Union Syndicale Solidaires soutient sans réserve l’action des travailleurs sans-papiers actuellement en lutte et s’associe à eux pour exiger leur régularisation, ainsi que celle de l’ensemble des sans-papiers vivant en France.
Ils sont salariés. Ils travaillent dans la restauration, le nettoyage, le bâtiment, le jardinage ou l’aide à la personne. La grande majorité d’entre eux a des feuilles de paye, déclare ses impôts et cotisent aux caisses d’assurance maladie, retraite, ASSEDIC... sans jamais bénéficier des prestations.
Ce sont les travailleurs sans papiers, « délocalisés sur place », travaillant ici aux conditions du tiersmonde.
Depuis des décennies, ils occupent les emplois dans les métiers dits « en tension », là où même le gouvernement reconnaît qu’il y a un manque de main-d’œuvre, et que s’ils trouvent des emplois malgré leur situation, c’est bien qu’ils remplissent une fonction économique. Dans le même temps, ce même gouvernement veut les empêcher de travailler en leur interdisant les emplois inclus dans la liste des 150 métiers....
Depuis hier matin mardi 15 avril, plus de deux cents travailleurs sans papiers ont entamé une grève sur leur lieu de travail, avec le soutien actif de leurs organisations syndicales. Ils ont pris la parole, et ne se tairont plus, pour dénoncer les conditions de travail inhumaines et la précarité extrême auxquelles les condamne leur absence de papiers. Ils exigent la régularisation des dizaines de milliers d’autres « sans-papiers » vivant et travaillant en France.
Cette mobilisation constitue, pour tous les sans papiers, pour tous les travailleurs, l’espoir de reprendre l’initiative dans la défense de leurs droits au travail, de montrer que l’offensive actuelle du gouvernement et des patrons peut être stoppée, renversée.
De nombreux sans-papiers, des militants de tous horizons s’organisent pour rejoindre et renforcer les lieux d’occupation. De multiples associations relayent l’information. Des habitants du voisinage viennent soutenir par leur présence, leur soutien financier et logistique les travailleurs en grève.
L’Union Syndicale Solidaires appelle à participer massivement à toutes les initiatives de solidarité avec les salariés sans papiers en lutte.
TRAVAILLEURS FRANÇAIS, IMMIGRES,
AVEC OU SANS PAPIERS - SOLIDARITE
Sans-papiers en grève pour leur régularisation
Communiqué de la LCR
Depuis ce matin, près de trois cents sans-papiers salariés d’une vingtaine d’entreprises en Ile-de-France sont en grève pour leur régularisation. Travaillant dans la restauration, le nettoyage industriel, le BTP, etc., ils sont l’illustration vivante de l’hypocrisie de la politique du gouvernement. Travaillant dans les secteurs qui connaissent des pénuries de main d’œuvre, ils exercent dans des métiers que M.Hortefeux, ministre de l’immigration et de l’identité nationale, voudrait leur interdire.
Après les grèves pour la régularisation des salariés sans-papiers à Modeluxe, chez Buffalo Grill, au restaurant la Grande Armée, cette action souligne l’aspiration des sans-papiers à vivre au grand jour, dans la dignité et de voir leur travail justement rémunéré par leurs patrons qui, actuellement, profitent de leur situation pour les surexploiter.
La LCR soutient la grève des travailleurs sans-papiers pour leur régularisation : égalité des droits et des salaires entre les travailleurs français et immigrés.
Le 15 avril 2008